Boire de l’alcool pendant la grossesse est toxique pour le foetus et peut entraîner diverses complications (retard de croissance, atteintes du système nerveux central, malformations…), dont le syndrome d’alcoolisation foetale est la forme la plus grave. La consommation d’alcool pendant la grossesse représente la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France. L’état actuel des connaissances ne permet pas de définir le seuil de consommation d’alcool en-dessous duquel il n’y aurait pas de risques pour le bébé. Ainsi les autorités sanitaires recommandent-elles par principe de précaution de s’abstenir de toute boisson alcoolisée pendant la grossesse.
Alcoolisation foetale : les premières estimations en France
Malgré l’impact sanitaire et social de ces troubles, aucune estimation nationale ni de comparaisons régionales récentes n’étaient à ce jour disponibles.
L’étude menée par Santé publique France a permis pour la première fois de mesurer la fréquence des cas de SAF et d’autres conséquences de l’alcoolisation foetale dans les séjours hospitaliers des enfants durant leur premier mois de vie au niveau national et régional.
Identification dans les bases de données médico-administratives des troubles causés par l’alcoolisation foetale durant la période néonatale Etude de faisabilité à partir des données du Programme de médicalisation des systèmes d’information en France entre 2006 et 2013.
Enquête téléphonique réalisée du 5 janvier au 187 juillet 2017 auprès d’un échantillon représentatif de la population des personnes âgées de 18 à 75 ans – Le volet consommation d’alcool et de tabac pendant la grossesse a été mené auprès de 1614 mères d’enfant de cinq ans ou moins incluses dans l’enquête et 186 femmes enceintes
Ainsi, en France, entre 2006 et 2013, 3 207 nouveau-nés (soit une naissance par jour) ont présenté au moins une conséquence liée à l’alcoolisation foetale dont pour 452 d’entre eux (soit une naissance par semaine) un syndrome d’alcoolisation foetale (SAF).
Ces chiffres sont sous-estimés compte tenu de la difficulté à diagnostiquer ces troubles en période néonatale et n’incluent pas les diagnostics posés ultérieurement. Cependant, ils permettent de mieux caractériser le fardeau que représente l’alcoolisation foetale.
Grossesse et alcool : la consommation occasionnelle encore trop fréquente
Selon les données du Baromètre santé 2017 publiées par Santé publique France, la consommation d’alcool pendant la grossesse, n’est pas rare en France. En effet, parmi les femmes interrogées, enceintes au moment de l’enquête ou mères d’un enfant de moins de 5 ans :
Près de 6 femmes sur 10 ont déclaré avoir été informées des risques de la consommation d’alcool par le médecin ou la sage-femme les suivant ou les ayant suivies
1 sur 10 a déclaré avoir consommé de l’alcool occasionnellement pendant sa grossesse.
Bien que moins élevée qu’en 2010 (2 femmes sur 10 selon les résultats de l’Enquête Nationale Périnatale), cette proportion reste importante puisqu’elle pourrait avoir eu un impact sur près de 90 000 naissances.
Alcool Info Service, le site de Santé publique France répond à toutes les questions
Les femmes ayant des questions concernant la consommation d’alcool au cours de leur grossesse peuvent se tourner vers le dispositif d’aide à distance Alcool Info Service (téléphone et internet). Il leur propose 7jours/7 :
- un soutien et un accompagnement par des professionnels expérimentés dans ce domaine.
- Une rubrique « alcool & grossesse » sur le site internet http://www.alcool-info-service.fr/alcool-et-vous/alcool-grossesse/enceinte-boire-alcool qui délivre de manière simple, au travers d’articles et de vidéos pédagogiques, les recommandations et les aides concrètes en cas de difficultés.
- Un annuaire permettant de trouver une structure d’aide spécialisée la plus proche de chez soi : http://www.alcool-info-service.fr/alcool-et-vous/alcool-grossesse/accueil
Pour en savoir plus, téléchargez
Santé publique France lance à partir du 9 septembre et durant tout le mois une grande campagne d’information qui repose sur une médiatisation offline ciblant les femmes en âge de procréer complétée par une campagne digitale d’influence.