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Gelures ou engelures ?


12 décembre 2022

Par le Dr Sophie Duméry

La gelure par le froid ambiant n’est pas l’engelure par troubles des petits vaisseaux sanguins. Mais elles sont provoquées toutes deux par l’exposition au froid, surtout humide.

 

Une température interne à 37°C est nécessaire à nos cellules pour fonctionner au mieux. Le noyau central constitué par le tronc (thorax et ventre) est la référence de cette stabilité car les viscères l’exigent. Mais les extrémités, plus isolées (pieds, mains et doigts) sont plutôt à 25-30°C en ambiance fraîche, sans mouvement. Cette température chute facilement, quand l’environnement est froid, surtout humide, jusqu’au gel (0°C et moins). Si la tête ne refroidit qu’au décès (organe noble privilégié), le nez et les oreilles, extériorisés, gèlent très bien aussi.

 

Gelures, de la surface à la profondeur

Les doigts (mains, pieds) sont réchauffés et oxygénés par de petits vaisseaux sanguins qui se ferment complètement au froid selon la protection vestimentaire. Cela asphyxie les cellules qui gèlent d’autant plus vite, de la surface à la profondeur. On souffre d’abord d’onglée : les doigts sont blancs et insensibles, « morts ». Il faut réagir à ce moment sans attendre la gelure irréversible (cellules détruites).

Les gelures superficielles cicatrisent sans beaucoup de séquelles. Les moyennes donnent des décollements de tissu (cloques) qui laissent des séquelles, avec ou sans amputation. Les profondes sont délabrantes et les amputations plus ou moins étendues. Évitez cela par une protection intelligente.

 

Protection combinée

D’abord couvrir les zones exposées au froid et au vent. Au moindre indice de refroidissement (« doigts morts », onglée) se mettre à l’abri du vent, au chaud si possible. Le réchauffement passe par la dilatation les vaisseaux sanguins fermés grâce à l’exercice musculaire ; il augmente la température corporelle, provoquant la dispersion en périphérie de l’excès de chaleur centrale. Mais il faut avoir de l’énergie à dépenser, donc se nourrir : boissons chaudes, nourriture calorique (barres énergétiques, rapide et bon repas au chaud) sont nécessaires. Certaines personnes réagissent non en fermant les vaisseaux sanguins pour éviter la perte de chaleur mais en les ouvrant : c’est exceptionnel. Sinon l’absorption d’alcool a le même effet mais général, provoquant une déperdition thermique vite mortelle. Jamais d’alcool quand on a froid !

 

Engelure, de la profondeur à la superficie

Ce terme ne désigne en rien le gel des tissus, mais une réaction au froid humide (dès 8-10°C) qui ressemble à une gelure : gonflement rouge violacé/bleuté des doigts (pieds, mains), douloureux (sensation de cuisson). Le stress et le tabagisme la favorisent. Les engelures surviennent chez des femmes jeunes et minces avant 30 ans, et l’hiver, dans un contexte familial. Ces troubles vasculaires agissent en profondeur à partir des vaisseaux, et perturbent les tissus jusqu’en surface. Ils peuvent s’associer à d’autres troubles, comme le phénomène de Raynaud (voir encadré). La génétique a sa part, ainsi que des cancers ou des maladies auto-immunes (lupus) qui justifie un bilan chez un dermatologue ou un angiologue/phlébologue.

 

 

 

Phénomène de Raynaud

Fréquent chez les femmes jeunes, il survient par crises lors d’un froid humide. La fermeture intempestive et paroxystique des petits vaisseaux sanguins se fait en 3 phases : 1) doigts blancs, « doigts morts », 2) doigts asphyxiés virant au bleu violacé, 3) ils redeviennent rouges et gonflés à l’ouverture vasculaire.

Le contexte familial est évocateur et l’affection bénigne quoique pénible. Attention à une association à d’autres maladies plus sévères ; consultez un médecin pour un diagnostic précis et complet.