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Questions sur
La loi de santé publique de 2004, confirmée par les dispositions ultérieures, prévoit ainsi parmi ses 100 objectifs de réduire l'usage à risque ou nocif de l'alcool et de prévenir l'installation de la dépendance. Le suivi des indicateurs mis au point fait donc partie de la politique de santé publique.
Clairement oui, mais pas forcément là où on les attend. Les résultats disponibles sur la mortalité ou issus d'enquêtes auprès de patients suggèrent l'existence d'inégalités sociales et géographiques dans l'usage à risque de l'alcool. Cette notion est fondamentale. Il ne faut pas se contenter de constater la baisse de la consommation d'alcool sur la population générale, même si elle est réelle, car celle-ci est trompeuse et ne rend pas compte de l'existence de groupes de consommateurs à risque.
En explorant les variables corrélées aux modes de consommation, on peut mettre en évidence des profils de sujets à risque facilement repérables.
En France, le risque d'alcoolisation excessive, ponctuel ou chronique, concerne surtout les hommes : plus de quatre hommes sur dix, en comparaison ce n'est qu'une femme sur dix. Entre 25 et 64 ans, un homme sur deux est à risque de consommation excessive.
Oui, même si cette notion doit être définie. Attention, il s'agit bien de précarité et non pas de catégories socio-économiques. En effet, contrairement aux idées reçues, les catégories les moins aisées économiquement présentent le taux de non consommateurs le plus élevé. L'effet prix en est certainement l'une des explications. De même, chez les femmes, le risque n'est patent que pour les cadres alors que chez les hommes, il touche aussi bien les ouvriers que les cadres.
Par contre, le risque est important chez les personnes ayant connu des épisodes de précarité au cours de leur vie, mais également dans des situations de tension sociale ou professionnelle, comme chez les hommes exerçant une profession intermédiaire, chez les artisans, commerçants ou chefs d'entreprise, ainsi que chez les hommes ayant des revenus faibles. Ces comportements sont moins fréquents chez les personnes vivant au sein d'une famille, sauf lorsque l'un des membres présente un usage à risque. On le voit, la notion de précarité ne se limite pas à l'aspect économique, mais doit être élargie à toutes les situations où l'insertion du sujet dans son milieu est remis en cause, où le présent et l'avenir sont incertains.
Le risque d'alcoolisation excessive est surtout concentré chez les personnes vivant seules, hommes ou femmes. A l'inverse, vivre en famille favorise une consommation modérée. Ce résultat suggère un effet protecteur de la famille contre le risque d'alcoolisation excessive. Mais il peut aussi suggérer une influence des comportements à risque sur le fait de vivre seul plutôt qu'au sein d'une famille.
Cependant, la probabilité de consommation excessive d'alcool s'élève nettement lorsqu'au moins un des membres du ménage présente un usage à risque.
La famille est donc bien un cadre de référence, protecteur quand la consommation est faible ou modérée, destructeur lorsque celle-ci est excessive.
Le Nord reste fortement marqué par l'alcoolisation excessive.
Toutes choses égales par ailleurs, les régions diffèrent les unes des autres.
Pour les hommes, les résultats opposent les régions Île-de-France, Nord, Est, Centre-Est et Méditerranée, où les personnes déclarent plus de non-consommation, aux régions Ouest, Sud-Ouest et Bassin parisien, où la déclaration de non-consommation est moins fréquente.
La consommation à risque se concentre sur les régions Nord, Sud-Ouest, Ouest et Méditerranée, avec un risque plus souvent chronique que ponctuel.