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La peur est une émotion liée à un danger réel, précis, objectif, « compréhensible ». L'anxiété ou angoisse est une peur intense, durable, incompréhensible par un tiers. On la dit alors pathologique car démesurée par rapport à l'objet. Mais au-delà de cette définition, l'idée d'anxiété est devenue banale. Tant et si bien que chacun évoque le caractère « anxiogène » de la vie courante pour expliquer ses propres difficultés face aux situations et se plaint d'être « stressé ».
D'un point de vue physiologique, le stress est une réponse normale de l'organisme aux agressions physiologiques ou psychologiques. C'est le processus normal d'adaptation de l'organisme dans le but de préserver les paramètres vitaux : fréquence cardiaque, pression sanguine, taux d'hormones dans le sang,...
Au moment du stress, le c'œur s'accélère, le tonus musculaire augmente, le taux de sucre dans le sang baisse'… Toutes ces modifications sont dues à la sécrétion d'adrénaline (hormone sécrétée par les glandes surrénales). Le stress, en mobilisant les grandes fonctions de l'organisme, augmente la consommation d'énergie comme au cours d'un effort physique intense. Ceci explique le « fameux coup de barre » que tout le monde connaît à la fin d'une situation stressante.
Les capacités du sujet s'amenuisent et celui-ci ressent la fatigue, il devient susceptible, coléreux. À la longue, un état permanent d'anxiété, voire une véritable dépression, peuvent s'installer. C'est pour cela qu'il ne faut pas laisser perdurer un état de stress prolongé et qu'il faut apprendre à gérer son stress.
Les spécialistes définissent l'anxiété généralisée par la présence quotidienne, pendant plusieurs mois consécutifs (> 6 mois) des symptômes suivants : anxiété excessive, persistante et irrationnelle touchant la plupart des situations de la vie quotidienne, difficultés majeures à « se raisonner » et à contrôler ses préoccupations excessives, auxquelles s'ajoutent 3 au moins des 6 éléments suivants : agitation, fatigabilité, difficultés de concentration et trous de mémoire, irritabilité, myalgies, troubles du sommeil.
On voit qu'il s'agit d'une véritable maladie chronique qui ne doit pas être confondue avec le stress de la vie quotidienne, ni avec l'anxiété en lien avec une affection médicale générale (hyperthyroïdie, phéochromocytome, hypoglycémie), un événement stressant (séparation, décès d'un proche, annonce d'une maladie grave, etc.) ou des erreurs hygiéno-diététiques (abus de café, d'alcool ou usage de stupéfiants).
Les symptômes sont variables d'un individu à un autre et d'un moment à un autre.
On distingue d'abord les symptômes psychologiques : état de tension intérieure pénible, sentiment permanent d'insécurité, sentiment d'attente d'événements négatifs, appréhension de catastrophes personnelles, troubles de la concentration'…
'…mais aussi les manifestations somatiques : tremblements fins des extrémités, hyper-réflexivité tendineuse et tendance à l'hyperactivité motrice, troubles du sommeil, manifestations cardio-respiratoires, troubles digestifs.
On estime à 4 % de la population française les sujets présentant un état anxieux généralisé. Il est deux fois plus fréquent chez les femmes.
S'il semble être associé à des événements de vie tels que le divorce ou la perte d'emploi, il peut aussi être associé à une dépression avec laquelle il ne doit pas être confondu.
Son impact social ou professionnel peut être important en cas de forte intensité des symptômes ou passage à la chronicité.
Iconographie Phovoir/Atelier Frantz Lecarpentier