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Selon la définition récente de la Haute Autorité de Santé (HAS), le syndrome d'épuisement professionnel, équivalent en français du terme anglais burn out, se traduit par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d'un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».
On parle de burn out face à un « processus de dégradation du rapport au travail ». Attention, le syndrome d'épuisement professionnel n'est pas considéré comme une maladie par les spécialistes. Il s'agit d'une situation de souffrance psychique causée ou aggravée par le travail.
Les travaux scientifiques ont permis de définir le burn out comme un processus de dégradation du rapport subjectif au travail à travers trois dimensions.
1 '– L'épuisement émotionnel donne l'impression au sujet d'être totalement vidé de ses ressources, avec une fatigue extrême. Cet épuisement est aussi bien physique, qu'émotionnel ou psychique. Le temps de repos habituel (sommeil, congés,'…) ne soulage pas cette fatigue qui s'installe sur un mode chronique.
2 '– Le cynisme vis-à-vis du travail fait que l'individu devient négatif, dur, détaché vis-à-vis de son travail et des personnes (collègues, encadrement, clients, patients, etc.). Progressivement il se désinvestit de son travail et il érige (inconsciemment) une barrière entre lui et les autres : « si cela ne marche pas c'est la faute des autres ». Il s'agit d'un mouvement d'auto-préservation.
3 '– La diminution de l'accomplissement personnel dans le travail donne le sentiment d'être inefficace dans son travail et de ne pas être à la hauteur du poste. Malgré tous ses efforts, le sujet se sent dans une impasse et ne ressent plus de satisfaction, il peut même avoir le sentiment que son travail ne lui apporte plus rien.
La HAS, dans sa recommandation, insiste sur deux points : « la nécessité d'une collaboration entre médecin traitant et médecin du travail et l'importance d'un traitement individualisé qui ne fasse pas appel systématiquement aux antidépresseurs et dans lequel l'arrêt de travail occupe une place centrale. »
Un arrêt de travail est « le plus souvent » nécessaire ; celui-ci pourra être de 2 ou 3 mois selon la gravité des symptômes. De plus, si la situation de travail est vraiment toxique, il faut en extraire le sujet pour prendre du recul et voir avec le sujet et l'entreprise dans quelle mesure on peut changer les conditions de travail.
La prescription d'antidépresseurs ne doit pas être systématique puisqu'il ne s'agit pas d'une dépression. Mais une prise en charge faisant appel aux techniques psycho-thérapeutiques ou psycho-corporelles est souvent une aide utile et efficace.
Ce chiffre est en augmentation depuis une dizaine d'année et touche plus les hommes que les femmes.
Après les affections de l'appareil locomoteur, la souffrance psychique causée ou aggravée par le travail est le deuxième groupe d'affections d'origine professionnelle décrit dans la population salariée active française.
Iconograhie Phovoir/Atelier Frantz Lecarpentier