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La télémédecine vise à assurer une meilleure prise en charge des patients au plus près de leur lieu de vie. Par sa disponibilité et sa proximité, la pharmacie permet aux patients d’accéder à un médecin, via la téléconsultation, dans un délai plus rapide.
Face aux difficultés pour obtenir un rendez-vous, en raison des déserts médicaux, avec un médecin généraliste ou un spécialiste dans un délai raisonnable et devant l’engorgement des urgences, il convient d’améliorer le parcours des soins. Les technologies permettent aujourd’hui de proposer des solutions, souvent avec le soutien du pharmacien. « On nomme télémédecine, l’ensemble de ces possibilités, m’explique mon pharmacien. Il s’agit de la téléconsultation, de la télé-expertise et du télésoin. »
La téléconsultation est une consultation réalisée à distance par un médecin généraliste ou spécialiste par vidéotransmission avec le patient. Elle se réalise au domicile du patient ou dans une pharmacie. « La pharmacie doit être équipée du matériel nécessaire pour une bonne prise en charge des patients, précise-t-il. Ces visioconférences se déroulent dans un espace de confidentialité et en présence du pharmacien qui intervient lors de la manipulation des instruments de prise de mesure ou pour répondre aux questions éventuelles du patient. » La pharmacie dispose du matériel nécessaire comme un tensiomètre, un stéthoscope connecté et un otoscope connecté.
« La télé-expertise, poursuit mon pharmacien, permet à un médecin de demander l’avis d’un confrère sur la prise en charge d’un patient via une messagerie sécurisée ou une solution de télémédecine. Le patient doit donner son consentement. » Dans un premier temps, la télé-expertise concerne certains patients comme ceux en affection longue durée ou atteints de maladies rares.
Le télésoin est une notion plus récente qui consiste en une pratique de soins à distance d’un patient avec un pharmacien ou une infirmière. Mon pharmacien précise : « nous allons pouvoir en faire bénéficier nos patients à condition d’avoir réalisé au préalable, un bilan de médication ou un accompagnement pour pathologie chronique ». Le pharmacien n’est alors plus l’accompagnant mais, l’acteur principal de cette pratique.
« A l’issue d’une téléconsultation, ajoute-t-il, si c’est nécessaire, le médecin envoie directement une prescription de médicaments. De plus, cette consultation à distance est prise en charge par l’Assurance maladie ». On le voit bien, tout ceci vise à gagner du temps, soit en cas d’urgence, soit quand le délai pour obtenir un rendez-vous au cabinet médical s’avère trop long. Cela simplifie l’accès aux soins pour des patients rencontrant des problèmes de désert médical.
Ces solutions vont aussi favoriser le partage d’informations entre les professionnels de santé. La prise en charge du patient s’effectuera donc avec une meilleure coordination. « Pour autant, conclut mon pharmacien, il ne s’agit pas d’accroitre l’isolement des personnes âgées ou de celles en difficulté. L’idée est bien d’éviter des trajets intempestifs ou chronophages et de trouver une solution médicale plus rapide en cas d’alerte, avant d’éventuellement se rendre aux urgences. » Un bon équilibre doit favoriser la prise en charge correcte des patients sans oublier que la rencontre réelle avec le professionnel de santé est importante. La pharmacie joue aussi un rôle social car elle constitue un lieu de rencontre et de partage pour un grand nombre de personnes isolées.