N° en cours : 159
Mon pharmacien et moi par Théodore Crosnier
Nous sommes tous marqués par la période que nous venons de vivre. Les professionnels de santé et tout particulièrement les soignants ont été largement mis à contribution. L’hommage rendu et la reconnaissance sont légitimes. Les équipes des pharmacies ont elles aussi connu une activité chargée. Les officinaux ont su honorer les missions que les pouvoirs publics leur ont confiées. Comme me l’explique mon pharmacien, « que ce soit dans la distribution des masques aux soignants ou dans l’accompagnement des patients, privés de rendez-vous avec leur médecins, la pharmacie, par sa proximité et ses relations de confiance, a favorisé une prise en charge correcte de la santé de nos concitoyens. »
En réalité, cette sollicitation est la conséquence directe de l’évolution du métier de pharmacien mise en œuvre depuis des années. La loi précise ainsi dans l’article L5125-1-1 A du Code de santé publique que les pharmaciens d'officine contribuent aux soins de premiers recours. « Ces soins, poursuit mon pharmacien, comprennent la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients. Ils concernent aussi la dispensation et l'administration des médicaments, des produits et des dispositifs médicaux, ainsi que le conseil pharmaceutique. Enfin, cela confie à la pharmacie d’officine un rôle dans l'orientation dans le système de soins et le secteur médico-social et dans l'éducation pour la santé. »
Si les pouvoirs publics demandent autant à la pharmacie, c’est sans aucun doute car elle dispose de nombreux atouts. Avec plus de 22 000 pharmacies sur l’ensemble du territoire, il y a toujours une pharmacie à proximité, accessible et disponible sur de longues plages horaires. « En tant que pharmacien, poursuit-il, je connais mes patients, leur contexte familial et socioprofessionnel, leur entourage et l’historique de tous leurs traitements. Plus important que tout, une relation de confiance s’établit entre nous ».
Bien entendu, dans le parcours de soin, la complémentarité entre les professionnels de santé est évidente. Le temps du médecin est compté, l’infirmière assure une présence irremplaçable. « Je le vois bien dans notre ville, me dit mon pharmacien. Nos actions se conjuguent, chacun a son rôle et le partage de nos informations améliore la prise en charge de nos patients. Nous mettons en commun nos forces pour potentialiser nos résultats. »
C’est ainsi que la pharmacie participe à l’organisation de l’ambulatoire, à la prévention comme avec la vaccination antigrippale, la lutte contre le tabagisme et le dépistage du cancer. Mon pharmacien me cite un exemple, « nous réalisons depuis début 2020 des tests rapides d’orientation pour l’angine, que nous avons dû stopper en raison du COVID-19. Aussi, dans le cadre de cette pandémie, nous revendiquons le droit de réaliser des tests sérologiques COVID-19, suite aux recommandations de la HAS du 18 mai 2020 ; Et ce, d’autant que les derniers sondages d’opinion montrent que les patients-clients réclament à 95% de pouvoir les faire chez leur pharmacien, sous réserve que le prix soit inférieur à vingt euros. De plus, ces tests seraient effectués en complément des PCR pratiqués par les biologistes. Faciles à réaliser à partir d’une simple goutte de sang, ils permettent d’obtenir un résultat au bout de 10 à 15 minutes. »
Comme le déclare mon pharmacien, « en coopérant étroitement avec les autres professionnels de santé, les pharmaciens officinaux favorisent la prévention et le dépistage. »