N° en cours : 162
Par Zoé Xiun
L’impétigo est une infection superficielle de la peau qui commence par l’apparition d’une vésicule ou d’une bulle. Très fragiles, celles-ci éclatent très vite laissant apparaître un fond rouge et suintant peu ragoutant. Puis il se forme une croûte à l’aspect de miel séché très contagieuse. La grattage et le tripotage intempestifs répandent la maladie à tous les endroits touchés ou frottés ensuite. Une première lésion génère une série d’impétigos « fils » quand on ne prend pas de précaution.
« Staph » et « strepto »
La bactérie responsable est soit un staphylocoque doré (70% des cas) soit un streptocoque du groupe A (30% des cas). Hôtes habituels de la peau et des muqueuses (nez, bouche, anus), ils se développent autour des orifices. Des conditions de vie précaires les favorisent, mais ce sont les enfants les plus atteints avant 10 ans parce qu’ils explorent le monde avec la bouche et se tripotent le nez et l’anus sans retenue. Les nourrissons en souffrent par macération sous la couche.
Épidémies scolaires
Faute d’une hygiène draconienne, les épidémies d’impétigo sont fréquentes en crêche et en milieu scolaire, et fâcheusement récidivantes. Pour interrompre une transmission extrêmement rapide (qui tient parfois de la magie tant elle est facile), l’éviction scolaire des enfants atteints est nécessaire. Il faudrait protéger les lésions avec un pansement. Leur retour est possible trois jours après le début de l’antibiothérapie sachant que l’impétigo est contagieux jusqu’à 48 heures.
La surveillance des lésions est indispensable pour dépister toute dégradation : quand l’impétigo se creuse (ecthyma), quand il s’étend rapidement. Si le nombre de lésions excède 6 ou si plus de 2% de la surface corporelle est atteinte, il faut les prendre au sérieux.
Toujours traiter 1,2
Le traitement est systématique car, outre les formes aggravées, des complications rénales sont possibles. Le nettoyage de l’impétigo à l’eau et au savon deux fois par jour. Après rinçage soigneux, le séchage comme le nettoyage nécessitent un « papier » jetable ou un tissu lavable à 60° dédié à l’enfant. Les objets de toilette sont strictement personnel et le port de gants jetables nécessaires pour tous les soins, gants jetés aussitôt les soins faits. Un pansement couvrant est indispensable pour limiter la contagion.
Pas d’application d’antiseptique ! Le traitement des lésions limitées et rares est local : une crème antibiotique (mupirocine) est appliquée deux à trois par jour pendant 5 jours. Dans tous les autres cas, l’antibiotique est pris par voie orale pendant 7 jours et son efficacité sera vérifiée par le médecin.
Eviter la récidive
L’infection ne vaccine pas du tout. Après un impétigo, la récidive est probable si les conditions favorables sont de nouveau réunies. On observe ainsi des « tournantes » familiales ou scolaires. La prévention par une hygiène stricte tombe sous le sens…
Impétigination
On le dit des surinfections de la peau qui ne sont pas initialement dues à un staphylocoque doré ou un streptocoque. C’est le cas des parasitoses cutanées que sont la gale ou les poux (cuir chevelu, corps ou pubis). Le traitement du parasite est impératif pour guérir l’impétigo. L’impétigination est aussi fréquente lors d’une varicelle ou d’un eczéma, par grattage : le traitement de l’impétigo se double alors de celui la maladie initiale.
références
1 - HAS, Prise en charge des infections cutanées bactériennes courantes. Février 2019.
2- HCSP, Survenue de maladies infectieuses dans une collectivité. Conduites à tenir. Septembre 2012.