N° en cours : 162
Par Théodore Crosnier
Pour la Haute Autorité de Santé, la prévention consiste à éviter l'apparition, le développement ou l'aggravation de maladies ou d'incapacités. Elle est dite prévention primaire, quand on agit en amont de la maladie, comme avec la vaccination ou des actions sur les facteurs de risque. La prévention secondaire intervient à un stade précoce, en se servant notamment du dépistage. Enfin, la prévention tertiaire vise les complications et les risques de récidive.
Comme me l’explique mon pharmacien, « notre rôle dans le cadre de la prévention est bien d’éviter la survenue de maladies et aussi, de maintenir comme d’améliorer la santé de nos patients ». Pour l’aider dans cette mission, l’officine dispose de connaissances et de moyens. « Depuis quelques années, notre champ d’action ne cesse d’évoluer. Ainsi, nous pouvons vacciner contre la grippe et nous pratiquons des tests souvent appelés Trod -Test rapide d’orientation diagnostique-. » Maintenant et pour faire face à l'épidémie de la Covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, les officinaux réalisent des tests antigéniques naso-pharyngés et des tests sérologiques (à partir d’une goutte de sang). L’objectif est bien d’utiliser toutes les compétences professionnelles de santé, disponibles pour lutter contre la pandémie.
Cette évolution des responsabilités au sein de la pharmacie a débuté depuis plusieurs années et nul doute, que cette confiance marquée aux officinaux sera pérenne. « Nous avons pu réaliser deux types de tests, me rappelle mon pharmacien, le test capillaire d’évaluation de la glycémie, destiné au repérage d’une glycémie anormale ; le test oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoques du groupe A, pour savoir si l’angine est d’origine bactérienne. Bien entendu, ces tests comme tous ceux réalisés au sein de la pharmacie suivent une procédure d’assurance qualité, qui garantit notre travail ».
Avec l’utilisation des tests, le pharmacien intervient activement dans la prévention. Il s’agit bien d’empêcher la propagation d’une maladie ou de dépister une pathologie suffisamment tôt, pour que les chances de guérison soient maximales. L’officine constitue un lieu privilégié de santé publique dans la lutte contre le VIH, le cancer colorectal ou le diabète pour citer quelques exemples. « Quand nous réalisons un test à la pharmacie ou quand nous délivrons un autotest, insiste mon pharmacien, notre volonté n’est nullement de remplacer ou contourner le médecin ou un autre professionnel de santé. Nous facilitons l'accès au dépistage, puis nous incitons le patient à consulter son médecin après le test, en fonction des résultats. Notre rôle de professionnel s'inscrit bien dans l’interprofessionnalité et l’amélioration du parcours de soins.»
Les autotests disponibles en pharmacie peuvent, par exemple, détecter le cholestérol, une infection urinaire, une allergie, du sang dans les selles, dépister le tétanos. Ils sont là pour rassurer. « Que ce soit pour la réalisation d’un test à l’officine ou dans le cas de l’achat d’un autotest, même aussi usuel qu’un test de grossesse, l’équipe de la pharmacie est toujours là pour aider, conseiller et orienter le patient », conclut mon pharmacien.
Si toutes ces fonctions sont confiées aux officinaux, c’est en raison de leur large disponibilité, de leurs compétences et des relations de confiance avec leurs patients.