Le soleil a rendez-vous avec la peau


VPVC165 – Juillet Août 2021 – Votre Pharmacien Vous Conseille

Par Zoé Xuim

 

On le réclame, mais le soleil n’a pas que des bienfaits à distribuer. Quels sont les risques et l’utilité d’exposer sa peau à la lumière solaire ? Réponses.

 

 

Notre étoile, le soleil, rayonne des ondes électromagnétiques dont nous ne voyons que le spectre visible : du violet (ondes de 400 nm, de fréquence élevée) au rouge (ondes de 800 nm, de fréquence plus faible). Elle projette aussi des rayons ultra-violet dont la fréquence est plus élevée que celle de la couleur bleu-violet, les ultra-violets (UV), classés en longueur d’onde décroissante (donc fréquence croissante) : UV-A puis UV-B puis UV-C. L’énergie transportée augmentant avec la fréquence de l’onde, les UV pénètrent la matière vivante plus profondément et y dissipent plus d’énergie. Comment les êtres vivants survivent-ils à une telle agression ? La Terre est protégée par son champ électromagnétique et son bouclier d’ozone stratosphérique qui arrête totalement les UV-C, partiellement les UV-B et peu les UV-A… tant qu’il reste assez d’ozone.

 

Point trop n’en faut

Le sol terrestre reçoit environ 95% d’UV-A et 5% d’UV-B. La quantité totale varie avec la latitude (intense à l’équateur, faible aux pôles) et selon la couverture couverture nuageuse qui intercepte les rayons solaires mais surtout les UV-B. Omniprésents, les UV-A ne sont pas arrêtés par les vitrages ; ils agressent quand même les yeux et la peau des confinés. Puissants, ils pénètrent jusqu’au derme, là où se trouvent les vaisseaux sanguins, les ramifications nerveuses, les cellules immunitaires.

Les UV-B résiduels s’arrêtent, eux, dans la couche cutanée superficielle où ils contribuent à la fabrication de la vitamine D3. L’exposition solaire nécessaire pour un taux minimal de cette vitamine est estimé à 10-15 minutes par jour sur le visage et les avant-bras nus pour les peaux claires. C’est peu et il y a débat quant à la réserve de vitamine D3 nécessaire à une santé optimale.

 

Bronzage pas si protecteur !

La peau réagit aux UV en mobilisant ses cellules pigmentaires qui fabriquent rapidement (en trois jours) de la mélanine pour les absorber. Mais cette mélanine bronzante n’arrête que les UV-B. Ce sont les seuls responsables des coups de soleil, en dispersant leur énergie en surface et la brûlant plus ou moins gravement. A contrario, les UV-A ne provoquent qu’une faible pigmentation protectrice en surface, qui ne donne pas l’alerte, et s’enfoncent dans les tissus en dégradant l’ADN cellulaire. Les peaux noires sont-elles mieux protégées ? À peine ! Elles ne se défendent que contre les UV-B et pas si bien qu’on croit.

 

Donnez-nous notre indice quotidien

En exposition solaire intense, les mécanismes réparateurs de l’ADN sont débordés comme l’État pendant une pandémie inopinée. Non rectifiées, les cassures et déformations peuvent provoquer provoquant des dérives cancéreuses. L’organisation mondiale de la santé (OMS) quantifie ce risque cellulaire par l’indice universel de rayonnement UV qui va de 1 à 11 et plus, ce « plus » étant une intensité extrême (voir schéma) : 12 à l’équateur par exemple.

 

Fâcheux UV-A !

Ils vieillissent la peau précocement (10- 20 ans après l’exposition) en fonction de la quantité de radicaux libres fabriqués par fracas moléculaires. Ces radicaux libres aggravent les autres destructions engendrées par les UV-A. Même une alimentation pleine de vitamines C et E qui tamponnent les radicaux libres ne peut effacer tous les dégâts. Le corps menace-t-il ruine après des vacances à la plage ? Cela dépend de la prudence des individus et de leur connaissance des rayons venus de l’espace. Le Syndicat national des Dermato-Vénérologues édite une application pour mesurer son risque : SoleilRisk, téléchargeable sur AppleStore et GooglePlay.