Éviter le cancer


VPVC169 – Avril mai juin 2022 – Votre Pharmacien Vous Conseille

Par  Zoé Xiun

 

Plus d’un tiers de cas et des décès annuels par cancer sont évitables. La pandémie Covid ayant ébranlé le système de soins, les éviter relève d’une élémentaire prudence.

 

 

Tous les ans 400.000 personnes découvrent qu’elles ont un cancer. Presque 160.000 en décèdent alors que 40% sont évitables par un mode de vie prudemment égoïste.

 

Tabac et alcool, le couple tueur

Ne pas fumer ni sa cigarette ni celle du voisin est la meilleure option contre 17 cancers que les 70 cancérogènes de la fumée provoquent à long terme, soit environ 70.000 nouvelles tumeurs annuelles. Pourquoi ne pas commencer, surtout pas jeune, ou s’arrêter au plus tôt ? Les Français ont compris ce message, mais 24% sont encore fumeurs quotidiens entre 18 et 75 ans (chiffres 2019). À la terrasse des cafés nombreux sont ceux qui associent cigarette et alcool en « happy hours » à double tranchant : le duo est grand pourvoyeur de cancers de la bouche et du larynx/pharynx douloureux et délabrants.

Entre deux toxiques beaucoup choisissent les plaisirs alcoolisés, sinon comment expliquer les 11,7 litres d’alcool pur consommés par habitant (chiffres 2017) soit 2,5 verres de vin/jour : moyenne qui inclut nourrissons et vieillards !). Favorables aux cancers du sein et surtout digestifs (côlon, foie, estomac, œsophage), sont-ils indispensables à la joie de vivre et aux petits matins gaillards ? Tabac et alcool détraquent la libido. Les pannes sexuelles des intoxiqués alimentent honte et colère plus propices aux injures, coups et blessures qu’aux caresses extatiques aux partenaires.

 

 

Surpoids et obésité, ne vous laissez pas balader

Non, la surcharge graisseuse n’est pas la bonne santé. Elle réduit l’espérance de vie de ceux dont on prétend perfidement préserver la liberté d’action. En 2020, les Français maigres sont rares (4,5%). Les « poids normaux » (IMC entre 18,5 et 24,9) ne sont que 47,3% face à 30,3% personnes en surpoids et 17% d’obèses (IMC à 30 et plus), catégories en danger. La masse grasse engendre une inflammation chronique à bas bruit, très favorable (outre les troubles métaboliques comme le diabète) à la cancérisation des cellules vieillissantes ou de déploiement de cancers quiescents qui ne manifesteraient pas sans cette stimulation. Le risque est plus net chez les femmes après la ménopause pour les cancers du sein et de l’endomètre) et chez les hommes pour les cancers du côlon et du rein. Selon l’Institut national du cancer, 19.000 cas de cancers annuels sont imputables à l’alimentation et dus à son déséquilibre occidental à l’américaine. Manger sain n’est pas l’enfer ni la banqueroute ; d’autres régimes sont possibles si l’on desserre un peu sa routine (www.mangerbouger.fr).

 

Rayons pas que solaires

Venus de l’espace les UV solaires provoquent 15.500 cancers cutanés annuels (chiffres 2018) ; carcinomes par exposition répétée et mélanomes liés aux coups de soleil, surtout dans l’enfance. La protection vestimentaire est simple et les crèmes cutanées bien choisies et bien appliquées diminuent l’exposition ionisante. Venu du sol le rayonnement du radon se concentre dans les habitations, imposant une ventilation efficace surtout en Bretagne et Auvergne (granits). Mais l’imagerie médicale constitue une source plus importante que le rayonnement naturel et sous-estimée de rayons ionisants, parfaitement maîtrisable, elle. Le scanner dont l’usage croît de 5 % par an irradie le patient 100 à 200 fois plus qu’une radio pulmonaire. Autant dire qu’il doit être justifié médicalement !

 

 

Références

  • INCa 15 juillet 2020. www.e-cancer.fr
  • Enquête Obépi-Roche 2020
  • Centre international de Recherche sur le Cancer, 2018
  • IRSN, Santé et radioprotection, 2013